dimanche 18 mars 2012
Ecrire à deux
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Ça peut être effrayant parfois d'écrire à deux. Il faut accepter que les dés ne soient plus uniquement entre nos mains. Laisser l'autre écrire une partie de notre histoire, c'est ne plus pouvoir la maîtriser. C'est prendre le risque de lire des évènements que nous n'avions pas prévus, d'être confronté à de nouveaux personnages qui nous déstabilisent et qui viennent rendre bancal le projet initial du roman. Ecrire à deux, c'est laisser la place à l'inconnu que peut représenter l'autre. C'est glisser dans nos brouillons assez d'espaces vierges dans lesquels se glisseront surement quelques surprises. Quelles soient agréables ou non.
Mais face à ces mauvaises surprises, ces éléments perturbateurs jusque là inconnus, deux esprits. Deux âmes qui, face à un obstacle commun, ont deux fois plus d'idées et de force pour le contourner que n'en a l'écrivain solitaire.
Ça peut être doux aussi parfois d'écrire à deux. Inventer de nouveaux mots, détourner des proverbes, construire un champs lexical en commun. Ecrire à deux c'est découvrir le dictionnaire de l'autre. C'est aussi mettre au même diapason deux syntaxes différentes et exploiter des tournures de phrases qui se complètent.
Ecrire à deux, c'est voir quatre mains qui s'activent à préserver la beauté d'une histoire. Chacune y apporte des lettres, des nuances. Les encres des deux complices peuvent alors se mêler en une gamme immense de couleurs variées qui apporteront de nouvelles atmosphères à leur histoire.
Ecrire à deux. Fusion de deux univers pour création d'un compte de fées commun.
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jeudi 15 mars 2012
mercredi 14 mars 2012
Cache-cache Guimauve
Une guimauve je suis, lorsque je suis
enveloppée de ma couette aux couleurs improbables. Quand,
recroquevillée sur moi-même, je lui confie la mission de me
protéger tel un rempart contre le monde.
Parfois, j'emporte avec moi mon
ordinateur sous la couverture. Je me sens alors comme un enfant dans
l'une de ses cabanes en tissu. Un enfant qui s'élit roi de son
monde, qui s'invente des histoires où il n'a pas à avoir peur. Je
perçois un univers coloré à l'image du toit de mon abri éclairé
par mon seul écran. Un monde sucré, rose et vert. Puissant petit
roi, je murmure à l'oreille de ma reine le secret d'un marshmallow
bien grillé. Ces fois où je m'isole en compagnie de mon ordinateur,
je peux passer la nuit à écrire ma vie d'aventurière qui ne craint
ni le soleil qui se couche ni le réveil du lendemain matin. Absorbée
que je suis par une dimension où les éléments concrets de
l'existence d'adulte ne sont que des mythes qu'on raconterait aux
enfants que l'on veut effrayer.
Parfois aussi, je n'emporte rien. Il
ne réside que mon corps dans ce cocon de tissus. Lumière éteinte,
il n'y a plus d'image. Ma couette se transforme en amas de matière
qui amortit le son. Pour ne plus être dans ce monde bruyant où l'on
a du mal à se retrouver soi. Je m'isole en moi-même, je régresse.
Fermée aux inconvénients d'une vie extérieure, perdue dans un
espace où l'on ne viendra pas me chercher. J'ai ce besoin de rien
parfois, ce désir de n'être que les battements de mon coeur.
Ce soir, sous ma couette, il n'y avait
que moi. Moi et mes pensées introspectives. Moi et juste l'envie
d'être à côté d'Elle. D'elles. Besoin de ces reines et de ces
fées qui peuplaient mes rêves d'enfant et qui sont remplacées par des femmes à présent. Besoin de leur bras quand le tissu perd de
son rôle rassurant, quand il ne peut comprendre la douleur.
Envie d'Elle et de sa présence
rassurante, sa présence qui sait. Celle qui ne me questionnera pas,
mais qui saura où poser ses mains pour me rassurer, celle dont je
reconnaitrai l'odeur même lorsque la folie douloureuse m'aura
emportée vers un monde où je n'ai plus toute conscience.
Mais envie d'elles aussi. Ces femmes
que je ne connais pas. Celles qui sont des sourires qui passent dans
ma vie. Celles qui m'offrent les moments d'insouciances dont j'ai
tellement besoin. Celles qui apportent du mouvement là où il n'y a
ce soir que de l'inertie et de l'apragmatisme.
Mais je n'ai accès ce soir ni à Elle
ni à elles. Ne me restent que mon lit et le sommeil. Alors, à la
quête d'un monde où les termes de souffrances physiques et morales
resteraient inconnus, je plonge tête la première sous ma couette
qui abrite les bras tendres de Morphée.


dimanche 11 mars 2012
Vivre léger
Vivre léger. Se débarrasser de
préoccupation raisonnable. Se saisir d'une main, d'une peau.
Tourner.
Vivre sans conscience, se contenter
d'être. Impulsion, laisser aller les gestes sans les réfléchir.
Être un regard plutôt que des mots. Offerte au monde.
Un flux de vie plutôt qu'un être
vivant. Prendre et donner. Pas de place pour la monnaie. Trop
réfléchi de calculer.
Ne pas savoir comment, ne pas savoir
pourquoi. Agir. Ressentir.
Pause intemporelle. Être seule et être
tous au beau milieu du monde. Vivre léger.


jeudi 8 mars 2012
Complicité nocturne
Cigarette à le fenêtre, cigarette à la fenetre, cigarette la nuit, cigarette la nuit
Un balcon, un verre de rhum et une
cigarette. Et le voisin en face. Un regard échangé. Complice?
Oui complice. De cette complicité des
gens qui s'observent en plein milieu de nuit. Refus de s'endormir, de
laisser s'en aller le temps qui passe si vite quand inconscients on
s'endort. Un regard et tout passe. J'entends la musique qu'il écoute
défiler dans ma tête tout comme il imagine le fond sonore qui règne
chez moi.
Il est de ces instants jamais
renouvelables. De ces moments uniques qui s'oublient une fois Morphée
passé. Ces instants où le corps se meut lentement au rythme d'une
musique de fin de soirée. Basse, pour ne pas déranger. Un son que
nous sommes seuls à entendre, car seuls nous sommes dans ses moments
de nuit qui n'appartiennent qu'à nous. Ces moments où l'on se sent
ailleurs et ici. Ces moments où l'on s'envole tout en gardant
conscience de notre corps ancré au sol de cette pièce si bien
chauffée. Quand l'air du dehors nous parvient comme une bise
agréable, réveillant notre peau, la caressant si délicatement que
nous berce une chanson.
Seule. Malgré ce regard si amical du
voisin d'en face. Ce regard qui réchauffe l'air qui nous vient du
dehors. Ce regard qui ne donne pas l'envie de prononcer quelques mots
inutiles. Que pourrions-nous nous dire ? Nous savons déjà
l'essentiel.
Puis un volet qui se baisse. Une
cigarette consumée, un verre apprécié. Les instruments qui se
taisent. Il est l'heure de se coucher. Mais... quelques mots encore.
Histoire de ne pas laisser s'envoler cet instant de féérie. De lui
laisser une trace, un endroit où exister. Car bientôt Morphée
arrivera et l'effacera de mon esprit. Cet instant lui, demeurera
entre les lignes. Peut-être fera-t-il écho en vous, peut-être
refera-t-il écho en moi après un repos obligé. Une relecture
porteuse d'espoir et d'un moment devenu éternel.
Cigarette à le fenêtre, cigarette à la fenetre, cigarette la nuit, cigarette la nuit
Cigarette à le fenêtre, cigarette à la fenetre, cigarette la nuit, cigarette la nuit


mercredi 7 mars 2012
De l'éphémère à l'éternel
La tempête, le soleil, la grisaille.
Tout s'enchaine. Sans cesse, il faut s'adapter, travailler sur soi
pour rester la même personne en toute situation. Pour avancer. Un
jour, le chaos. Le lendemain, une renaissance. Mais à ces embryons
d'espoir souvent on ne donne pas suite, inondés par une grisaille
qui revient bien vite. Pour peu que nous soyons en période
hivernale, la mort des idées arrive précocement. Figés par un
froid insidieux, immobilisés par l'absence de lumière pour éclairer
le chemin à suivre.
Mais peut-on se contenter de survivre
durant toute une saison ? Les années sont courtes, la vie passe
rapidement. Je ne veux pas perdre des heures en désespoir, vivre en
état de catatonie. Si l'on estime encore que la catatonie est la
vie.
Je souffre quand, au lendemain de
journée lumineuse, je sens ma jeune motivation s'éteindre en moi.
Quand le chemin vers lequel j'allais en sautillant la veille me
semble soudainement barré d'obstacles.
Et je ne veux pas laisser faire ça. Je
ne veux pas laisser mourir toutes ces choses en moi. Je ne veux pas
que mon esprit soit un cimetière pour objectifs naissants. J'ai bien
trop besoin de toutes ces petites vies qui s'animent et m'animent. De
leur élan vital pour constituer mon élan vital.
Alors, je refuse de passer ma vie comme
un jour d'hiver. Je veux de la lumière, de la pulsion, de
l'impulsion. J'installerai des lampes douces sur les murs, au
plafond. Je m'entourerai de bleu, de jaune. J'adopterai une
tourterelle.
Je vais faire de ces éphémères idées, des éternelles. Et pour cela, patiemment et jusqu'à ce qu'elles soient assez grandes pour se débrouiller sans moi, il me faudra les nourrir, les éduquer. Et pour qu'elles ne se perdent pas, pour qu'elles ne se voient pas changer de forme, chaque
jour je les dissimulerai dans les textes que je publierai.


mardi 6 mars 2012
A l'aube d'un nouveau monde
Changer le monde dépend aussi de moi.
Si ce monde n'est qu'un condensé de réalités, il suffit de
modifier ou d'affirmer l'une d'elles pour donner un sens nouveau au
tout. Et la réalité, chacun le sait, c'est que l'on en fait. Je
refuse de vouloir le monde comme il est, alors, en donnant vie à ma
réalité, je ferai que le monde soit comme je veux.
Jusqu'ici, je n'étais qu'une tomate de plus dans cette composition rouge sang. Sans y réfléchir, j'avais adopté la nature que l'on m'avait imposée. Il fallait de ce fruit pour que tout soit comme désiré, alors je m'astreignais à ce rôle pour que soit respectée la recette. Mais j'ai envie de tourner la page à présent. La saveur du plat dont j'incite la production par l'intermédiaire de ce rôle que j'endosse malgré moi m'insupporte. Pourquoi alors continuer de jouer l'ingrédient grâce auquel on suivra la recette à la ligne ? Je décide aujourd'hui d'entreprendre ma transformation, ou plutôt de m'assumer. Il est temps pour moi d'enlever ce costume de tomate pour révéler ma véritable nature.
Alors peut-être bien que ce changement ne fera pas changer cette sauce tomate en une béchamel, mais elle en modifiera au moins un peu l'aspect. Apporter des couleurs différentes, un aspect plus doux ou un goût plus sucré. Il n'y a d'autre moyen que l'action pour savoir si celle que je suis sera une note dominante altérant considérablement la composition, ou juste un léger soupçon qui ne sera perçu que par les fins gourmets.
Je pars alors à l'aventure. Soulève
ma pulpe pour me trouver vraiment. Cesse de rouler dans le sens que
l'on m'indique, sans réfléchir avant s'il s'agit là de la
direction que je souhaite prendre. Mes mouvements contraires
détourneront peut-être d'autres légumes du chemin qu'on leur avait
dicté, peut-être créerais-je un nouveau sentier ou remuerais-je de
la poussière. Je l'espère. Mais avant de vouloir détourner les
autres il me faut trouver où aller.
Et quoi qu'il arrive par la suite à
mes camarades de sauce, quoi qu'ils décident, je vois déjà face à
moi l'aube d'un nouveau monde : mon monde.


dimanche 4 mars 2012
Ce monde où nos yeux s'ouvrent
Ce réveil. Un de ceux-là.
Un de ses réveils qui nous envoient en
plein visage la réalité d'un monde que l'on avait fui le temps d'un
songe. Bien avant d'avoir ouvert un oeil, on sait, on sent, on
ressent.
C'est au petit matin que Morphée a cru
bon de m'abandonner. Nue face au monde. Sans ses bras pour me
protéger. Tout m'est parvenu avec une force que j'ai ressentie
décuplée sans son enveloppe charnelle comme bouclier aux sons, aux
images et aux sensations.
Je préférais n'être qu'un esprit de
coton, mais me voilà de nouveau corps de briques. Pavés acérés
qui se martèlent et s'abiment les uns contre les autres. Même sans
mouvement ce poids me pèse. Oppression. J'étouffe. Ce corps devient
un frein à ma pensée, à mes idées.
Prendre consistance et conscience et
voir se changer notre réalité en impalpable chimère. Souffrance.
Remuer un orteil et sentir monter en soi une onde de déchirure.
Douleur. Ce monde me blesse alors que je suis encore dans mon nid.
Monde créé par tous et pour tous, il
est pour moi comme une veste mal ajustée. Il faut avoir beaucoup de
chance pour que ce monde soit adapté à la morphologie de notre âme.


samedi 3 mars 2012
De mes mots à vous, en passant par moi.
Mes mots sont faits pour vivre, pour
voler, pour tenir compagnie. Ils viennent frapper contre la porte de
votre esprit et vous emmènent dans un monde à découvrir sitôt que
leur visite est acceptée. Ils ont pour volontés celles de vous
maintenir en vie, de préserver en vous la flamme et la lumière.
Mes mots vous aiment. Ils n'attendent
que de vous rejoindre. Conscients de vos qualités, acceptant vos
défauts, ils prennent naissance par votre lecture et vos émotions.
Utiles alliés à vos côtés, vapeur d'oubli sous votre
indifférence, ils souhaitent faire de vous la personne que vous
rêveriez d'être. Ils n'ont qu'une demande à formuler : que
vous les laissiez accomplir leur désir d'éveiller en vous des
personnalités cachées et des passions secrètes.
Mes mots sont bien prétentieux en
espérant vous toucher et vous transporter. Il ne faut leur en
vouloir, ce sont de gentils mots, mais ils se montrent parfois naïfs
ou impulsifs. Ils veulent vous faire vivre une aventure, et pour cela
m'emmènent sans que je le leur demande rien vers un inconnu. Ils me
poussent vers vous, offrant en spectacle celle que je suis et le
monde où je vis.
Il ne me reste qu'eux pour me protéger
un peu. Un peu de vous, oui, car je ne vous connais pas encore.
Alors, drapée de jolies lettres, dissimulée par des mots qui
bombent le torse, je ne peux que nous souhaiter que cette histoire
qui commence soit agréable. Et si au contraire de mes mots, je doute
que vous puissiez retirer beaucoup des quelques bribes d'univers
bientôt à votre disposition, j'espère néanmoins que vous
retirerez un peu de plaisir de votre passage sur ses pages
virtuelles.


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