Une guimauve je suis, lorsque je suis
enveloppée de ma couette aux couleurs improbables. Quand,
recroquevillée sur moi-même, je lui confie la mission de me
protéger tel un rempart contre le monde.
Parfois, j'emporte avec moi mon
ordinateur sous la couverture. Je me sens alors comme un enfant dans
l'une de ses cabanes en tissu. Un enfant qui s'élit roi de son
monde, qui s'invente des histoires où il n'a pas à avoir peur. Je
perçois un univers coloré à l'image du toit de mon abri éclairé
par mon seul écran. Un monde sucré, rose et vert. Puissant petit
roi, je murmure à l'oreille de ma reine le secret d'un marshmallow
bien grillé. Ces fois où je m'isole en compagnie de mon ordinateur,
je peux passer la nuit à écrire ma vie d'aventurière qui ne craint
ni le soleil qui se couche ni le réveil du lendemain matin. Absorbée
que je suis par une dimension où les éléments concrets de
l'existence d'adulte ne sont que des mythes qu'on raconterait aux
enfants que l'on veut effrayer.
Parfois aussi, je n'emporte rien. Il
ne réside que mon corps dans ce cocon de tissus. Lumière éteinte,
il n'y a plus d'image. Ma couette se transforme en amas de matière
qui amortit le son. Pour ne plus être dans ce monde bruyant où l'on
a du mal à se retrouver soi. Je m'isole en moi-même, je régresse.
Fermée aux inconvénients d'une vie extérieure, perdue dans un
espace où l'on ne viendra pas me chercher. J'ai ce besoin de rien
parfois, ce désir de n'être que les battements de mon coeur.
Ce soir, sous ma couette, il n'y avait
que moi. Moi et mes pensées introspectives. Moi et juste l'envie
d'être à côté d'Elle. D'elles. Besoin de ces reines et de ces
fées qui peuplaient mes rêves d'enfant et qui sont remplacées par des femmes à présent. Besoin de leur bras quand le tissu perd de
son rôle rassurant, quand il ne peut comprendre la douleur.
Envie d'Elle et de sa présence
rassurante, sa présence qui sait. Celle qui ne me questionnera pas,
mais qui saura où poser ses mains pour me rassurer, celle dont je
reconnaitrai l'odeur même lorsque la folie douloureuse m'aura
emportée vers un monde où je n'ai plus toute conscience.
Mais envie d'elles aussi. Ces femmes
que je ne connais pas. Celles qui sont des sourires qui passent dans
ma vie. Celles qui m'offrent les moments d'insouciances dont j'ai
tellement besoin. Celles qui apportent du mouvement là où il n'y a
ce soir que de l'inertie et de l'apragmatisme.
Mais je n'ai accès ce soir ni à Elle
ni à elles. Ne me restent que mon lit et le sommeil. Alors, à la
quête d'un monde où les termes de souffrances physiques et morales
resteraient inconnus, je plonge tête la première sous ma couette
qui abrite les bras tendres de Morphée.
Morphée, l'amante qu'on rejoint quand les autres sont inaccessibles...
RépondreSupprimerEt sinon, quand j'étais petite j'étais spécialiste des cabanes-couettes, cocons parfaits pour lire en cachette le plus tard possible :)
Moi aussi :D J'étais tellement heureuse quand j'avais réussi à lire en cachette jusqu'à 22h! Ca faisait déjà plus d'une heure à me tordre le cou entre la lampe et le livre à tenir pour lire quelques chapitres de plus!
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